Fluences
Les choses n'existent pas, adviennent des fluences.
Ruisseler sans fin, ni en soi
ni hors de soi, sans lien.
Laisser-être ce qui est, sans attaches ni "à l'extérieur" ni "à l'intérieu
r" de soi, - sans soi.
Je descends à la rivière cueillir des pierres fulgurantes et brûlantes de vérité inexistante Le soleil et sa lumière invisible nous aveuglent
La seule chose qui, pour l'heure, m'enthousiasmerait serait de me jeter dans un ruisseau de glacier entouré de joueurs et de joueuses de flûtes antiques; d'où s'exilent des chênes dansant sur les glaciers azurés.
Sous un ciel azuré et glacé, ils gravirent pierre par pierre musicale le chemin vers leur ignorance, sur l'eau glacée du torrent, et y gravèrent leur joie fugace.
Grâce à la Nuit la Source vive est là Elle advient nouvellement dans sa pérennité Le Feu l'accompagne
"Mais fondent les eaux dures, déborde la vie, vienne le torrent dévastateur plutôt que la Connaissance!"
V. Segalen, Stèles, dernier vers.