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Le sérac philosophe
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25 juillet 2015

Désirs 1

Tout ce qui était pierre lave roche minéral était pour toi Les larmes joyeuses de mon char-phénix se blandissent Au revoir sentimental

 

Tu es ruisseau de montagne Les provinces reculées d'une vie encore nouvelle Le loriot chante pour ouvrir un lit gai sans crépuscule

 

Tu es ruisseau de glace-braise Ton eau-diamant fugace change sans cesse Ton lit fort a la pérennité du granit Je veux m'y baigner en dansant

 

Je veux t'étreindre sans t'apprivoiser sans te capter sans te retenir comme un vent libre et enivrant.

 

Ta beauté est printanière festive ancestrale danse possibilités promesses Tu pourras me quitter après notre étreinte nuptiale sans noce

 

Apollon-Dionysos ne m'enlève pas celle qui vient. Elle est vie-joie dure comme la pierre et douce comme la soie. Que je ne la retienne pas.

 

Dans ce qui s'ouvre peut naître le désir de toi. Tu adviens dans ma peau quand je te laisse être celle que tu es, sans attente ni captation.

 

Si ton absence m'exalte, qu'en sera-t-il de ta présence ? Une joie surabondante transfigurera-t-elle l'univers dansant sous tes pas ?

 

Même ton silence se grave dans un marbre nitescent et mélodieux. Ton absence jaillit et les pierres lacérantes deviennent inoffensives.

 

Amour fleuve-feu dont je suis une goutte-incandescence. Eparpille-moi au-delà de toute voie imaginable. Pulvérise les berges.

 

Désir qui s'invente et surgit dans chaque soubresaut, signe, événement. Désir pour qui l'étreinte n'est pas une fin.

 

Un seul être advient et l'univers se symphonise, le cosmos danse sous tes pas dans une musique divinisée et adamantine.

 

Soubresauts de vies palpables Cheires fruitées et pulpeuses L'âme réjouie de t'espérer dans sa chair Ivresses éruptives

 

Ô Joie des affres bienveillantes et des désirs fulminants !

 

Effroi ou Joie qu'importe pourvu que j'étreigne tout ton être malgré tes épines acérées. Adamantinement.

 

2012

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