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Le sérac philosophe
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15 février 2016

Les époques de la pensée

Dans l'Antiquité, la plupart pensaient dans le grand Tout ou la Nature.

Au Moyen-Âge, la plupart pensaient "en" Dieu.

À la Renaissance, la plupart pensaient en vue de l'Homme.

À l'Âge classique et aux Temps-Modernes, la plupart pensaient à partir de la raison.

Au XX ème et au début du XXI ème siècle, la plupart pensent le langage ou le corps.

 

Je m'étonne de ces constantes qui dominent chaque époque.

Quelle liberté ?  Quelle autonomie du penseur si lié à l'esprit de son temps ?

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Commentaires
E
Pour ma part, j'y vois une sorte de progression (?) de la pensée, ici, principalement occidentale : une pensée humaine dépassée par ce Tout si mystérieux, cette Nature qu'elle découvre et qui pourrait bien être expliquée par un "Dieu" ? Et puis, la naissance, l'enfance, de cette "pensée" humaine (passant du muthos au logos) qui se charge d'anthropocentrisme : est-ce que tout tournerait autour de l'homme ? On a cru alors à cet individu humain au centre de Tout, à cet homme de Vitruve, et à la force de sa "raison culturelle", qui lui permet mille et une découvertes, mille et une inventions. Plus tard, l'homme ayant quelque peu grandi, étant quelque peu désenchanté, découvre qu'il ne vaut peut-être pas mieux qu'un autre animal : un corps qui ne se laisse pas tant contrôler, un corps qui s'exprime et une pensée qui lui échappe, un langage qui le fonde, qui le déborde, qui le borne (et qu'il produit également). <br /> <br /> Il me semble qu'il y a bien quelque chose comme un mouvement de la pensée, une pensée toujours en mouvement, que nous pouvons catégoriser, ranger dans quelques époques bien arrêtées... une pensée qui chemine entre les humains, entre les lieux et les temps, une pensée que l'on peut appréhender comme "tendances" ou "orientations" dans un regard qui essaierait d'être globalisant, synthétique... <br /> <br /> En tout cas, j'ai l'impression qu'à notre époque se dessine de nouvelles perspectives : vers le divers, le multiple, le pluriel ; un pluriel que l'on a bien du mal à situer, mis en tension avec la singularité : une tension entre l'unité et le pluriel, l'homogène et l'hétérogène ? Qui fait dire à E. Morin, que l'humain a une identité complexe, quelque chose d'un pluriel singulier (je ne me souviens plus de ses termes exacts)...<br /> <br /> Alors, est-ce que la pensée chemine vers un "fondamental" ?
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G
Je vois dans ces constantes et ces "espaces mentaux " le signe d'une double polarité de la philosophie, d'une part tournée vers l'actuel, le présent du monde, et d'autre part vers le fondamental, qui échappe de nature à l'historicité
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D
Excellentes remarques, cher Anaximandre. Et si le fait de penser reposait d'abord sur une énigme qui lui donne son impulsion ? Penser à partir d'un impensé, n'est-ce pas là le signe d'une activité réelle libérée du psittacisme et de la répétition ?<br /> <br /> J'avais écrit ceci sur ce sujet complexe : <br /> <br /> http://clinamen.canalblog.com/archives/2015/10/12/32766066.html
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