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Le sérac philosophe
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30 mars 2018

"Un signe sommes nous"

 

tree-of-life-opus-1611

Un signe sommes nous, vide de sens,

Nous, de douleur vides, qui avons presque

La langue perdue à l'étranger.

Oui, quand bataille au-dessus des hommes

Au Ciel se livre, et que violente est la marche

Des étoiles, aveugle est alors la foi, mais que se penche

Le Parfait sur la Terre, et s'individualise

Le vivant, et un pays se trouve

L'Esprit.

                   et retentit l'écriture et

Chênes de s'éventer au bord

des névés. Car les mortels sont

Les premiers au bord de l'abîme. Alors le retournement, l'écho

Se fait par eux. Long

Est le temps, mais se manifeste

Le vrai.

 

Friedrich Hölderlin, ébauche du poème Mnémosyne, in-folio de Hombourg

 

 

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Commentaires
G
Dans Abgrund il y a Grund, le fond. Abgrund serait alors un fond très profond, voire un fond sans fond, celui où disparaît toute limite... et nous voilà dans les parages de l'Apeiron d'Anaximandre, qui lui aussi n'est pas particulièrement tragique. C'est le lieu inconcevable qui préside à toute naissance et qui recueille le retour - la Femelle Obscure ?
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A
De rien, c'est un écho tardif à ta réflexion sur le chaos.<br /> <br /> Passage trouvé ce matin par le plus grand des hasards (?).<br /> <br /> Il y a du Démocrite l'Ancien derrière le dernier vers, bien que je le relie aussi au temps de l'abîme. L'abîme ou l'Abgrund allemand, surtout de Jakob Böhme, sonne moins tragiquement que notre abîme français qui connote les fonds marins ou les cataractes. Et je pense que Friedrich Hölderlin n'aura pas manqué de croiser un livre de Böhme au Tübinger Stift.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais surtout, l'abîme (l'Abgrund) aurait-il sa propre temporalité selon le Poëte ?
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G
Mille fois merci pour ce passage, magnifique et énigmatique !
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